Photographie et temporalité entretiennent des relations ambigües. Cette ambigüité m'intéresse.
"Prendre une photo", "prise de vue", "shooter". L'acte photographique s'inscrirait quelque part entre vol et violence ? Très peu pour moi.
Ma démarche consiste à porter un regard décalé sur des fragments du quotidien, qui nous entourent sans qu'on les regarde véritablement. Attirer l'attention sur leur érosion, leur inscription limité dans le temps. Le medium photographique prétend inscrire dans la durée un geste, un environnement, un événement... Or la persistance dans la durée de ces sujets photographiques est un leurre. Cette persistance est vaine face à l'inexorabilité du temps. L'effacement dans le mouvement, dans la réalité et dans les mémoires. Voilà le sujet à travailler.